La prise de décision par consentement est devenue incontournable aujourd’hui dans les groupes fonctionnant en auto-gouvernance et plus largement en gouvernance partagée. Ce processus de prise de décision permet d’éviter ou limiter les écueils rencontrés lorsque plusieurs personnes veulent prendre une décision ensemble :
❗des discussions à rallonge et stériles autour de points de vue de toute façon différents
❗des personnes qui monopolisent la parole et d’autres qui ne disent rien
❗la recherche de LA SOLUTION IDÉALE (qui n’existe pas 😉)
❗tellement de temps et d’énergie investis pour prendre une décision qu’il est alors impensable de revenir dessus par la suite
Avantages de la prise de décision par consentement
✔ Efficience: Grâce à un processus bien défini, vous gagnez du temps et… vous prenez enfin des décisions claires !
✔ Respect: Les egos sont sous contrôle et la parole est donnée à chacun.e grâce à un temps de « questionnement » et un temps de « réaction » bien définis
✔ Agilité: L’intelligence collective se chargera d’apporter une solution qui permettra de faire « un prochain petit pas » et de débloquer la situation rapidement grâce à la question clé « Vois-tu une objection à ce qu’on adopte cette proposition, sachant qu’on peut revenir dessus si besoin plus tard ? »
✔ Engagement: Vous suscitez l’engagement de toutes les personnes présentes en leur donnant la possibilité de s’exprimer et de proposer des pistes concrètes d’amélioration de la proposition, en participant activement à la prise de décision.
Consentement ou consensus ?
Dans la prise de décision par consentement, lorsqu’une nouvelle proposition est apportée par un individu à son équipe, la question n’est plus « Est-ce que tout le monde est pour ? », mais « Est-ce que quelqu’un est contre ? ». Cela fait toute la différence : il ne s’agit plus de prendre un temps interminable pour que les préférences de chacun se rejoignent, mais bien de bonifier et valider une proposition qui soit engageante et permette d’avancer sans que personne ne bloque ou freine le projet.
C’est la différence entre une prise de décision au consensus et une prise de décision par consentement.
Exemple de décision par consentement
Vous devez décider si vous annulez ou pas un événement prévu de longue date mais remis en question par une situation sanitaire hors du commun: une épidémie..? 🤔
=> Après un tour de parole pour entendre chaque personne, prenez votre courage à deux mains et faites la proposition suivante au groupe « Je propose qu’on reporte l’événement à l’année prochaine ».
Accompagné d’une bonne facilitation, vous pouvez vous reposer sur le processus de décision qui se chargera de clarifier, améliorer, éventuellement modifier votre proposition avant de la valider!
Avant de vous lancer dans ce processus… « Faites le deuil des solutions parfaites ! »
Les étapes du processus de prise de décision par consentement
Une invitation au lâcher-prise
Après avoir présenté votre proposition comme décrit ci-dessus, entraînez-vous à pratiquer le lâcher-prise:
👉 faites confiance dans la décision de votre équipe, la réalisation ou l’abandon de votre proposition ne vous appartient plus.
Les objections lors de la prise de décision par consentement
Pour clarifier la réponse de chacun lors du tour d’objection, vous pouvez poser la question suivante : « vois-tu un risque pour l’organisation ou pour toi-même que nous validions cette proposition, sachant que nous pouvons revenir dessus par la suite si besoin ? »
Si la réponse de la personne est « oui » ou qu’elle hésite, on va dire qu’elle a une objection et en prendre soin pour lever son objection et éventuellement adapter la proposition.
Une opposition doit être fondée. Par exemple : la proposition va à l’encontre des valeurs de l’organisation ou la proposition n’est pas réalisable économiquement.
Dans notre démarche Z, toutes les objections ne sont pas valables. Car même si la question posée est très claire, la réponse ne l’est pas toujours, et l’objection peut être une préférence, ou encore hors sujet, crainte par rapport à l’avenir…
Ainsi nous nous mettons au préalable d’accord sur la validité des objections lors d’une prise de décision par consentement, et affinés au fil du temps si besoin.
👉 Découvrez notre proposition de validité des objections dans la décision par consentement
Les limites de la décision par consentement
La prise de décision par consentement a ses limites quand les propositions sont complexes ou que les enjeux sont importants.
Pour valider la fiche pédagogique de prise de décision par consentement par toute l’équipe de l’instant Z, nous avons utilisé plusieurs fois cette méthode pour avancer pas à pas en validant des petits changements jusqu’à ce que la fiche soit assez « mûre » pour être validée dans son entièreté.
A vous de jouer !
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